NOÉMIE DU SCY
Noémie est donc ma jument, c’est une trotteuse débourrée pour les courses mais qui n’a jamais couru (c’était bien la peine ..)
Aux 3 ans de Nono, son ancienne propriétaire, Noémie aussi (ça ne m’arrange pas), la repère chez un marchand de chevaux. Nono reste plus de 10 ans chez Noémie qui finit par devoir s’en séparer à contre cœur pour des raisons de travail, de temps … Coup de bol pour nous Noémie Blachuta est ostéopathe équin et c’est l’ostéopathe de l’association. Elle décide donc de la cédée sa jument par l’intermédiaire de l’association ce qui lui assurait un bon avenir et un suivi.
En 2015, je tombe donc sur cette annonce :
Date de naissance : 02/05/2001
Sexe : Femelle
Taille : 1.55m environ
Race : trotteur français PP
Robe : BAI
Jument de loisir; sort seule ou à plusieurs en extérieur. Bon niveau requis car elle a du caractère. Sans pour autant être vicieuse. Elle aura besoin de douceur et de patience.
Jument rustique qui a toujours vécu dehors. Elle n’a jamais eu de problème de santé.




>Avant qu’elle arrive
• Niveau santé:
Nono n’avait donc subit aucun mauvais traitements de ses 3 ans à ses 14 ans (âge où elle est arrivée). Mais avant, très probablement vu certaines réactions notamment au niveau de la nuque où un fort enrênement est mis aux chevaux de courses pour le trot.
C’est une jument qui vivait dehors (toujours maintenant) toute l’année. Elle fait toujours 4 ans alors qu’elle en a maintenant 18 et est pieds nus presque depuis le début. Elle a des supers pieds !
En résumé, avant 3 ans on ne sait pas grand-chose et après 3 ans elle a eu une propriétaire très attentive aux soins.
• Niveau travail:
Elle a donc été débourrée pour les courses. Ce qui est assez handicapant quand on veut derrière faire tout autre type d’équitation. On leur a imposé pas mal de choses assez vite. Il fallait donc lui montrer qu’on avait le temps. Ils ont par exemple appris à accélérer dès que le cavaliers prend du contact sur les rênes.Nono en fait donc partie, elle n’avait ni rectitude ni équilibre. Associant toute pression à quelque chose de très négatif et toujours dans la fuite. Et elle a aussi une forte tendance à agiter sa tête dans tous les sens. Toujours est-il que son ancienne propriétaire s’est pas mal fait embarquée en ballade. De même que la partie montée en carrière était compliquée. Il fallait enlever toutes les réactions qu’elle avait apprise puis réapprendre derrière de la bonne façon.
Elles ont vécus une très belle relation, à partir du moment où comme dit dans l’annonce, Noémie ne la mettait pas sous contrainte et avec beaucoup de patience.
>Depuis son arrivée :
Nono a maintenant 18 ans et ça fait plus de 4 ans qu’on l’a. Le début n’a pas été facile puisque quand elle est arrivée on ne pouvait pas l’approcher. Noémie nous avait dit qu’elle était « pas très câline » mais à ce point-là :p Ça nous a un peu déstabilisé et donc on y est allé petit à petit par approche-retrait! Le premier objectif était donc de réussir à l’approcher. Ce d’autant qu’elle est arrivée un weekend et que le lundi on devait retourner à Paris … Pas évident !
Et en revenant c’était déjà mieux elle commençait à s’accoutumer à son nouveau copain, son pré, son nouvel environnement puis on a pu l’approcher, la caresser, lui mettre le licol, 1ere sortie du pré …
1ere rencontre entre Nono et son 1er copain de pré :
Débutant et inexpérimenté…
Évidemment jeunes propriétaires qu’on était (toujours un peu aujourd’hui mais un poil plus expérimenté quand même) ce n’était pas forcément le cheval qu’on nous aurait conseillé d’avoir.
Notre but n’était pas de la monter forcément c’était plutôt vivre l’expérience d’avoir un cheval à soi pour essayer de créer une relation. On voulait d’abord apprendre à la connaître, ses réactions, ce qu’elle aimait, qu’elle n’aimait pas … Et on a très vite compris que le pansage n’était pas la chose qu’elle préférait… Dommage nous qui avions lu partout que le pansage était « un moment privilégié pour créer un lien avec son cheval », raté !
Bon donc dès le départ notamment avec la 1ere sortie, on a compris qu’on allait devoir se creuser les méninges, essayer de bien l’éduquer et enfin appliquer tous les conseils que je collectais dans mes lectures depuis de nombreuses années. C’était aussi l’objectif.
Et je peux vous dire que savoir les choses en théorie n’est pas savoir les appliquer, avoir un cheval m’ouvrait donc au monde de la pratique, et là j’étais sacrément débutant ! Comme disait Einstein :
« La théorie c’est quand on sait tout mais que rien ne fonctionne ! » Merci Einstein.
Dans notre optique de créer une bonne relation avec nos chevaux nous étions plus tournés vers « l’équitation éthologique ». Mais plus globalement on prenait des conseils de tous les gens qui nous inspiraient. Par exemple beaucoup les frères Pignon mais aussi bien d’autres. Sauf qu’à l’époque je n’arrivais pas du tout à appliquer ce dont ils parlaient.
Je trouve cette phrase très juste : les livres parlent à ceux qui savent déjà.
Après quelques séances à pied plus ou moins bien construites avec des enchaînements d’exercices plus ou moins bien réalisés, il nous tardait de voir ce qu’il en était montée.
Appel à un professionnel !
On a donc fait appel à une monitrice indépendante qui, on l’espérait ferait les choses dans l’ordre pour la remettre progressivement à la selle. Cela faisait 2 ans qu’elle n’avait pas été montée. Et on savait déjà qu’à l’époque c’était déjà pas la joie.
Pour rappel, après les courses elle n’a reçu aucune véritable rééducation lui permettant de comprendre les codes montés. Et surtout lui faisant désapprendre tout ce qu’elle avait appris.
On a vite arrêté quand on n’a vu que Nono était dans la fuite constante. Et qu’il fallait tout reprendre depuis le début.
Ce que ne nous proposait pas cette monitrice très sympa mais dans l’équitation classique. Ce qui ne pose pas de problème en soi. Mais pour nous il était essentiel qu’il y ait une partie à pied pour réexpliquer tous les codes.
La solution proposée au fait que Nono n’accepte pas le contact était de mettre une martingale. On a donc décidé de reprendre les choses en main seuls. Parce que même si on ne savait pas comment faire, on se doutait bien que ce n’était pas une solution durable. et surtout pas une solution tout court.
Le but n’était pas de la monter mais de la comprendre !
Et on cherchait en parallèle des professionnels qui travaillaient plus dans notre idée du travail des chevaux.
On décide d’arrêter
C’était compliqué au début de la travailler. Nos weekends étaient pris majoritairement par de la logistique (prés, soins, construction de carrière…). Ce qui cachait en fait une réelle peur de mal faire.
Un an est passé à seulement s’occuper d’elle, l’observer, ce n’était pas faute de passer du temps avec elle. Mais toujours sans la travailler ou très peu. Et on ne la montait pas non plus. Si on ne sentait pas notre cheval bien et dans la compréhension de ce qu’on lui demandait ça ne nous intéressait pas.
Ce qui nous a d’ailleurs valu de nombreux reproches de nos proches ne comprenant absolument pas la démarche. Mais qu’importe c’était notre cheval on savait bien ce qu’on recherchais.
C’est d’ailleurs une des leçons qu’on peut retirer de cette histoire : bien choisir son combat ! Se poser la question du pourquoi on est avec les chevaux ?
Chacun y est pour une chose différente. Savoir bien ça permet de nous guider et de rester heureux malgré les difficultés. Toute la question du plaisir est de savoir quelle dose de souffrance acceptez-vous pour arriver à tel ou tel but ?
Certaines personnes font du saut en compétition alors qu’elle déteste ça et qu’elle voulait juste être bien avec leur cheval.
Donc certains pensaient qu’on avait peur. D’autres qu’on n’était beaucoup trop dans le bien être du cheval alors que le cheval « c’est fait pour être monté ». C’est vrai qu’on avait peur mais pas peur que ça aille trop vite ou de tomber.
On n’avait peur de l’erreur, peur d’abîmer la petite relation qu’on pensait avoir avec elle.
On se lance !
Un beau jour on a quand même compris qu’il fallait qu’on mette les pieds dans le plat !
On a donc commencé à la travailler petit à petit. On a beaucoup tâtonné essayant d’appliquer ce que j’avais lu dans les livres.
Seulement travailler nous emmerdait. Notre seul but était de finir la séance au plus vite et on se cherchait toujours un tas d’excuses pour ne rien faire.
C’était un réel problème car comme je l’explique dans cet article on ne peut pas créer un lien avec son cheval sans le travailler.
Seulement il y a travailler et travailler. Pour nous travailler à l’époque consistait en un enchaînement d’exercices d’éducation sans qu’on y trouve un réel sens.
Maintenant depuis notre premier déclic en février avec Élisa Laville on ne cesse d’aller vers ce qu’on cherche depuis le début.
Une relation vraiment à 2 où la science n’explique pas tout mais l’essentiel se passe dans le ressenti et le moment présent !
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